La parentalité

Non vous n’avez pas à dire à votre enfant d’arrêter.

7 août 2019

[Temps de lecture 7 mn 30]

Non vous n’avez pas à dire à votre enfant d’arrêter. Je lui dirai moi-même. Non je ne vous regarderai pas de travers à attendre que vous interveniez parce que votre marmot vient de me donner une tape sur le genou pour la troisième fois dans la salle d’attente. Non vous n’êtes pas un mauvais parent laxiste qui a un gamin mal éduqué… Non vous n’avez pas besoin de me faire une démonstration de votre autorité non plus.

Je voudrais que vous osiez envisager que chacun soit responsable de lui-même. Oui oui, même votre enfant. Et moi je suis responsable de lui exprimer mon malaise si je suis importunée.

Votre enfant est responsable de ce qu’il fait ou va faire sur moi. Et nous sommes responsables lui et moi directement de la façon dont nous sommes en relation, même brève, dans cette salle d’attente ce jour-là. Cela n’a rien à voir avec vous, son parent.
Oh vous avez des émotions et des devoirs, vous êtes horriblement embarrassé de l’attitude de votre enfant, alors vous allez le gronder, le forcer à s’excuser, le rappeler vers vous, le faire asseoir, peut-être même le punir.

Vous allez sacrifier le respect de son intégrité pour respecter la mienne. Au nom de l’éducation. Parce que je suis une adulte et lui un enfant.

Parce que ça ne se fait pas, et que tout le monde regarde « votre petit importun » et que vous avez honte de ne pas arriver à le contenir. Et parce que si personne ne l’éduque il va devenir un enfant-tyran. On le sait bien, toutes les horreurs du monde sont perpétrées par d’anciens enfants mal éduqués. Il paraît.

Et moi ce n’est pas ça que je veux, je veux juste que mon genou ne soit pas touché et que s’il a des secousses, ce soit de mon plein gré. Je vais donc dire directement à cette personne qui s’avère être un enfant : « Ah non je ne veux pas que mon genou soit tapé ! »
Il va peut-être hésiter, vouloir vérifier si je suis en train de plaisanter ou de jouer avec lui, je vais lui redire : « J’aime bien jouer, mais là tout de suite j’ai besoin de calme et de concentration pour continuer à lire mon magazine (de merde, cela dit, mais je tiens à le terminer) ».

Là, Maman, surprise qu’on ne s’adresse pas à elle pour qu’elle rappelle d’un coup de sifflet son futur assassin, va renchérir : « Hé Norbéritonimo ! Laisse la dame tranquille, tu entends ce qu’elle te dit ? Viens ici tout de suite ! »

Moi j’aime pas quand on se mêle de mes affaires, et j’ai clairement envie de dire à la maman que je me débrouille très bien directement avec lui sans avoir besoin d’intermédiaire.

Et je sais que c’est par gentillesse qu’elle fait ça… mais je suis agacée que quelqu’un interfère car j’aime bien le relationnel direct et je n’aime pas l’aide non sollicitée. Je suis tout à fait capable de parler à quelqu’un et d’être comprise. Même si c’est un enfant. Mais elle ne le sait pas.

J’ai connu des parents qui ne supportaient pas qu’on parle directement à leur enfant : « Nan mais tu te rends compte ! La meuf est arrivée et s’est plantée devant mon fils, et lui a dit qu’elle ne voulait plus qu’il bouscule le sien dans la cour ! Elle pouvait pas me le dire à moi ? Je permets pas qu’on s’adresse à mon fils sans mon autorisation, nanméoooo ! »
Vous arrivez à l’accueil d’une grande entreprise, vous demandez à parler à son dirigeant car c’est à lui en personne que vous avez quelque chose à dire, et vous obtiendrez peut-être simplement un rendez-vous avec son « bras droit », dans le meilleur des cas, si vous êtes pistonné. You shall nooot pass ! C’est fou parce que ce que je remarque de l’adultisme en général, c’est plutôt l’inverse, point de vue posture hiérarchique. Qu’est-ce qui fait que d’un coup l’enfant est devenu Dieu en personne et qu’on ne puisse s’adresser à lui que par ses saints qui contrôlent au portillon ?
C’est une question intéressante…

On a peur des relations directes entre adultes et enfants, je le sens. Il y a des risques d’abus de pouvoir, est-ce cela ?

Mais le parent est pourtant là pour s’interposer, au pire, si quelque chose dérape, non ? Comme il le fait bien entendu si l’enseignant empêche son fils d’aller faire pipi parce c’est pas le moment… Non ? Ou si son conjoint ordonne à leur enfant d’arrêter immédiatement « les écrans » et d’aller au lit sur-le-champ. Hum, non plus ? Ce sont des abus de pouvoir qui passent à la trappe, ceux-là, au nom encore de l’éducation. Ça me fait penser que souvent on engueule son enfant violemment mais on ne supporte pas qu’il se fasse engueuler par un autre adulte… D’ailleurs mon fils, quand il avait 5 ans et que j’avais encore l’habitude de crier après lui, me disait, pétrifié par sa tante qui l’impressionnait : « Mais toi c’est pas pareil, tu as le droit de me gronder, tu es ma maman ! » Waow quel merveilleux privilège, c’est chouette d’être maman, ça fait réfléchir hein… L’abus de pouvoir de l’adulte semble communément admis dans certains contextes uniquement.

Je perçois la domination y-compris dans cette position interventionniste de l’adulte envers son enfant, comme si celui-ci ne pouvait pas avoir une conversation saine et claire avec une personne adulte.

Vous me direz que dans la salle d’attente, c’est surtout de l’adulte dont on se préoccupe. Bizarre d’ailleurs : a-t-il besoin de nous ? On cherche à prendre soin d’un étranger assis dans la salle d’attente et ayant toutes ses capacités, bien plus que de son propre fils…

Je pense que le monde tournerait plus droit, si je puis dire, si chacun était formé aux bases d’une communication respectueuse. Ce serait plus facile de dire ce qui nous dérange tout en respectant l’autre, plus facile de trouver un terrain d’entente sans imposer quoi que ce soit. Mais déjà, dire ce qui se passe pour soi « j’ai mal quand je reçois un coup sur mon genou et je refuse cette situation ! » plutôt que de parler d’un truc qui n’a rien à voir avec notre émotion première : « Madame, rappelez votre chien ! Oups votre enfant ! », ça pourrait être un bon début.

Oui l’enfant va vous comprendre, oui l’enfant va tenir compte de ce que vous lui dites. S’il ne cesse pas, c’est qu’il a une bonne raison de continuer.

Vous n’avez aucune envie de jouer les psys de comptoir dans la salle d’attente de votre psy, mais il est possible de s’intéresser à lui une seconde : « Est-ce que ma présence te dérange ? Ahh c’est la chaise bleue sur laquelle tu t’assieds d’habitude ? Oh bah moi je veux bien aller sur la rouge, aucun problème ! » Et voilou un petit tout sourire et qui sera complice avec vous au point de venir vous faire une petite caresse sur le genou avec son doudou, signe que vous êtes désormais intronisé dans son monde magique affectif. Bon vous continuerez du coup à vous sentir dérangé parce qu’il va probablement vouloir des interactions avec vous (un adulte sympathique, ma foi, l’occasion ne peut guère être boudée), mais finalement la lecture de ce magazine pourri passera peut-être après votre envie soudaine de petits jeux avec cette personne-enfant, pour les quelques minutes qu’il vous reste avant d’être appelé par le praticien.

Si vous êtes ce parent d’enfant qui fait le souk, difficile pour vous de rester planté comme si de rien n’était, vos émotions inconfortables vous rattrapent.

Ce que je faisais quand mes enfants étaient petits, c’était de demander directement à « l’adulte victime qui n’ose rien dire » s’il se sentait dérangé. Car souvent on se trompe. Oui oui, même de petits coups sur le genou peuvent être acceptés de bonne grâce car considérés comme une entrée en matière pour communiquer, par exemple par une personne seule qui ne voit jamais ses petits-enfants et serait ravie de jouer avec votre petiot. Et vous allez peut-être faire hurler de rage votre enfant puni sur sa chaise et par la même occasion priver une personne qui était ravie de cette interaction, juste parce que « ça ne se fait pas ». Ça m’est déjà arrivé et j’étais vachement frustrée, j’avais beau dire « non non laissez-le ! » c’était trop tard, la fête était gâchée et le petit boudait. Vous me direz que ça se voit de suite à l’air furibond/ravi de la personne concernée, si elle est dérangée ou pas ! Et vous pourriez avoir raison. Mais je peux vous dire aussi qu’il est parfois difficile d’interpréter « un air » (avec ou sans instruments) surtout quand la personne essaie de montrer bonne figure alors qu’elle a juste envie d’étriper votre rejeton, ou simplement si elle a un visage fermé de par sa morphologie tout en ayant le cœur joyeux, sait-on jamais.

Et j’ai souvent remarqué que la personne se déridait à partir du moment où j’avais posé cette question, comme si d’un coup elle se sentait considérée et était prête à supporter beaucoup plus de choses.

Mais n’est-ce pas aussi jouer les intermédiaires et vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? Pas pour moi, car vous prenez soin de votre propre besoin de vous sentir plus détendu, et ça, ça vous appartient. Ce n’est plus une histoire de « que va-t-on dire de moi, parent démissionnaire ? ? » mais plutôt de « pour me détendre, j’ai besoin que mon environnement le soit aussi ». Et notre enfant oublie souvent de vérifier cela, il pense à son bonheur immédiat et a parfois un peu de mal à prendre la « position 2 » comme on dit dans notre coaching, c’est-à-dire à se mettre à la place d’une autre personne.
Et si les patients qui patientent se disent dérangés ? Du coup je vais ordonner à mon enfant d’arrêter tout de suite, et la boucle est bouclée, tout ça pour en arriver là finalement ? Pas forcément.

Vous pouvez aider à communiquer les personnes qui n’arrivent pas à parler directement à votre enfant, tout en laissant à chacun sa responsabilité respective. Un peu comme si vous étiez un traducteur.

Mettre un coup de projecteur sur les besoins de chacun et servir de médiateur pour trouver une solution commune, sans donner d’ordres ou d’interdiction à personne. « Norbéritonimo, la dame qui est assise là a besoin de calme. Elle aimerait que tu ne passes pas devant elle. Tu as une idée où passer ? » ou encore « Madame, Norbéritonimo peine à rester calme, est-ce que vous pouvez voir avec lui comment l’aider ? »
« Lol ! », ai-je envie de dire, parce que l’adulte est bien embêté peut-être de se retrouver ainsi en prise de décision, c’est bien plus simple de dire au parent de cet énergumène de l’attacher à une chaise, on n’a pas trop envie de s’encombrer de blablas, surtout quand c’est les gosses des autres, on a déjà donné avec les nôtres !

Et pourtant, les enfants font partie de la société comme chacun de nous, et il suffit parfois de discuter un moment pour trouver des solutions aux problèmes plutôt que d’utiliser la violence, qui blesse et empire souvent les situations, si ce n’est immédiatement, ce le sera à long terme…

Ça vous est arrivé d’entendre de loin se disputer vos enfants mais d’être aux toilettes, par exemple, sans pouvoir intervenir ? Vous serrez les fesses en attendant (ce qui ne vous fera pas aller plus vite, soyons clairs), en vous disant que ça va finir en baston… Ça crie un peu, puis ça hurle même, très très fort, et à peine quelques secondes plus tard, soudainement, c’est tout calme. Et vous pensez qu’ils sont morts, mais non, c’est juste qu’ils ont trouvé leur solution. Et là vous vous demandez si vous n’intervenez pas trop tôt d’habitude, là où vous n’êtes pas du tout concerné…

Si chacun prenait sa propre responsabilité et laissait la sienne à l’autre ?

Evelyne Mester.

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  1. Oulà, ton article vient de m’ouvrir les yeux !!!
    Souvent, je gronde ou fait des remarques à mes filles suite à un truc qu’elles ont fait ou dit en public et si j’interviens, c’est exactement par peur qu’on me prenne pour une mère trop laxiste. L’image que je reflète… Et je suis la première à dire que j’en ai rien à foutre de ce que les gens pensent de moi. Alors pourquoi je fais ça ?! Et le pire, c’est que la plupart du temps, j’ai l’impression d’être obligée de le faire, je n’en ai pas spécialement envie et encore moins besoin… Je vais travailler là-dessus !

    Merci merci merci d’avoir pris le temps d’écrire ce texte, tu m’as mis une claque (mais une bonne, j’en avais besoin) !

    1. Oh suuuper, oui ces articles sont là pour des prises de conscience, contente de ton retour.

  2. Ho ça me fait penser à une discussion intense avec le frère de mon mari à propos de mon fils (son neveu donc). Lui me disant que le comportement de mon fils l’avait gèné à tel moment et qu’il ne comprenait pas que je n’ai pas réagi…. j’ai été assez peu convaincu sur le coup je crois mais bon.
    J’ai été stupéfaite en fait de la remarque.
    Je lui ai indiqué que je ne pouvais pas deviner ce qui me gênait lui et que par ailleurs il était seul responsable de la relation qu’il voulait entretenir avec son neveu, que si quelque chose le gênait, c’était quand même bien mieux de le lui indiquer !
    Et la… je me suis rendu compte du fossé.
    Fossé d’éducation.
    Il a bien réfléchi et à admis que c’était ok pour lui, mais je pense comme il est dit dans le texte, qu’il imaginait me gêner en parlant à mon fils. Comme si il interférait.
    C’est probablement ce que pensent beaucoup de personnes…

    1. Oui c’est vrai, je pense que les gens ne s’y autorisent pas, comme si notre enfant était « notre chose » et qu’il fallait passer par l’accord de son propriétaire pour avoir un contact avec. C’est en effet dû à l’éducation, il me semble aussi. Merci pour ton témoignage.

  3. Merci pour ce texte tellement…. Vrai malheureusement !… J’ai appris, et j’apprends encore à ne pas intervenir ou le moins possible dans les interactions de mon fils avec d’autres personnes ! Tout un travail de déconditionnement là encore !… ?
    Et à m’exprimer envers les personnes plus jeunes, ou envers leurs parents !
    Ca me rappelle une scène de cet été dans un camping, après quelques échanges sympathiques dans la piscine, une jeune fille (12 ou 13 ans) me demande « madame, vous venez faire du toboggan avec moi ?! ? » et moi je dis OK, ravie d’aller m’amuser ?
    Et sa maman a un moment… « tu laisses la dame tranquille hein ! »… S’adressant a elle plutôt que me demander à moi effectivement comment je le vis… Alors là je me suis permise d’intervenir avec le sourire « pas de souci, en fait moi ça m’amuse ! » ???

    1. Je pense aussi que les adultes sont suspicieux envers les autres adultes qui se rapprochent trop de leur enfant, c’est louche et pas normal. J’ai eu un retour d’une personne au sujet de cet article, qui m’a dit : « je n’ose pas parler directement aux enfants, j’aurais peur qu’on me prenne pour un pédophile »… C’est dommage et en même temps c’est légitime que les parents soient inquiets. Mais bon quand on sait que les agressions sexuelles pour la grande majorité se passent au sein de la famille, ben on regarde pas toujours où il faut.

      1. A dire vrai, ça ne m’étonne pas. Lorsque j’étais enceinte de Pitchoune, nous sommes allées faire du « lèche-vitrine » avec une de mes soeurs au moment de Noël. Dans un magasin de chaussure, une petite fille (entre 8 et 12 ans, je suis incapable de me rappeler son âge) essaye des chaussures en compagnie de sa mère. La mère balance à la fille un « range ton bordel » suivi d’une menace que j’ai oublié et elle s’en va ! Mais vraiment ! Avec ma soeur et la petite, on a parcouru la rue commerçante pour essayer de retrouver au moins la voiture de la mère et attendre devant avec elle. Arrivées devant la poste, une dame nous voyant arrêtées (et moi qui tentais d’appeler la mère en question) nous a dit « ah mais il faut appeler la police, il ne faut pas que vous la rameniez, vous risquez d’avoir des ennuis, etc. » et elle a appelé la police effectivement (qui ont – j’espère – ramené la petite). J’étais scotchée… Quand j’étais petite et qu’on se perdait, les gens nous ramenaient et ça se passait bien !
        Et aujourd’hui, avec ce qu’il se passe, perso, j’ai bien plus confiance en un citoyen lambda qu’en la police. Mais il y a tellement cette lubie que si tu prends un enfant qui pleure dans les bras, tu risques de gros problèmes 🙁 et encore plus si t’es un homme. Ça me désespère.

        1. Oui c’est vrai. Ça m’est arrivé de ramener un enfant à travers un magasin et je t’assure que j’étais pressée d’y être, pour ne pas avoir d’ennuis. Je suis triste de constater l’influence des medias sur nos vies. Bien contente cela dit d’avoir arrêté de regarder les infos depuis presque 10 ans.

  4. C’est un petit problème qui semble anodin mais qui en dit long sur notre façon de considérer l’enfant dans la société. Les gens n’ont pas conscience de ce qu’est ladultisme en fait, d’ailleurs si on ne s’intéresse pas de prêt à l’éducation bienveillante on risque de ne jamais en entendre parler… Entant que parent on se considère comme l’unique responsable de son enfant (ce qui est vrai mais surtout au nom de la loi) et on a du mal à imaginer que notre enfant peut se débrouiller seul en notre présence. Ça fait réfléchir et je pense qu’en grandissant, je verrai tout ça d’un autre œil. Mon petit est encore trop petit pour avoir à faire à ce genre de situation. ?

    1. Oui c’est exactement pour cela que j’ai écrit un livre sur le sujet : ouvrir les yeux sur des choses qui nous paraissent tellement normales qu’on n’imagine pas une seconde les remettre en question. Merci pour ton intervention.

  5. Très bien, cet article. Je me rends compte depuis quelque temps que c’est à mon fils d’assumer ses actes (il a 7 ans et demi) et que ce type de situation en fait partie. Quand cela s’y prête, je lui évoque les conséquences possibles, les précautions éventuelles à prendre.
    Je me suis toutefois fâchée récemment avec une jeune femme qui l’avait poussé avec mépris parce qu’il la gênait. Un simple « excuse-moi, je voudrais passer » aurait suffit… Mais c’était un enfant, alors ça ne lui a pas paru approprié.

    1. Mais tellement ! Elle aurait bousculé un adulte, ça aurait fini en bagarre, elle n’aurait donc peut-être pas osé, mais là ça ressemble un peu en effet à une forme de mépris âgiste. Tu vois ça me fait penser aussi à une scène très courante : on arrive sur un lieu où il y a un petit groupe de personnes inconnues, et on adresse notre bonjour oral uniquement aux adultes. Je réalise à quel point les enfants sont souvent transparents dans les situations courantes d’interactions sociales. Par contre si on est un peu mal à l’aise, on ne va pas se gêner pour utiliser les enfants comme sujet premier de conversation (faire leurs louanges ou les critiquer) et dévier l’attention sur eux plutôt que sur nous. Comme quand on parle de la pluie et du beau temps lors d’une prise de contact avec quelqu’un. Merci pour ton intervention et bienvenue.

  6. « Madame, Norbéritonimo peine à rester calme, est-ce que vous pouvez voir avec lui comment l’aider ? »
    Oh punaise, ça, c’est vraiment quelque chose que j’aurais dû mal à faire. D’ailleurs, je crois que j’ai tendance à trop intervenir par souci des conventions. Il va falloir que je fasse plus attention (je pense que c’est quasi-automatique). Ah… le regard des autres… même quand on voudrait s’en détacher, c’est compliqué !

    1. Ce passage est un peu ironique, tout de même. C’est pour inciter la personne à communiquer directement avec l’enfant, mais peut-être plus, j’avoue, pour que Madame cesse de penser que je peux téléguider mon fils, tu vois. Merci pour ton comm’.

      1. Oui, je vois très bien ce que tu veux dire. Mais j’avoue que je saurais assez mal le verbaliser en vrai !